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Interviews croisées des présidentes de clubs à l'occasion de la journée Internationale du Sport Féminin

À l’occasion de la Journée Internationale du Sport Féminin, Marie-Françoise Magignot (ASM Rugby Féminin), Céline Pegas (HBCAM63) et Mylène Toubani-Bardet (VBCC) partagent leurs expériences, leurs convictions et leur vision pour le sport féminin. Trois parcours inspirants qui mettent en lumière les défis et les avancées de la place des femmes dans le sport.

 

Une motivation commune : faire évoluer le sport féminin

Pour Marie-Françoise Magignot, son engagement a commencé par une simple envie d’aider et de découvrir le rugby féminin : "C’est l’ambiance, la diversité des tâches et les personnes que j’ai rencontrées qui m’ont fait rester."

 

Céline Pegas, quant à elle, a voulu briser les barrières et créer des opportunités pour les jeunes filles : "En tant que femme, j’ai constaté que les opportunités étaient souvent limitées. Je voulais aider à créer un environnement où les jeunes filles pourraient développer leurs compétences sportives et apprendre à concilier leur vie personnelle, professionnelle et sportive."

 

Mylène Toubani-Bardet souligne l’importance des soutiens qui l’ont accompagnée dans sa prise de responsabilités : "Seule, je n’aurais pas pris cette décision. Ce sont souvent des hommes qui croient en nous et nous poussent à nous engager."

 

Promouvoir le sport féminin au quotidien

Les trois dirigeantes s’accordent sur le rôle central de la médiatisation et des initiatives locales pour faire évoluer le sport féminin. Céline Pegas met en avant le travail réalisé au HBCAM63 : "Nous collaborons avec les écoles, organisons des stages animés par nos joueuses et mettons nos équipes en avant sur les réseaux sociaux. Avec Sport Féminin & Co, nous organisons aussi de magnifiques événements pour mettre en lumière le sport féminin comme des soirées où de grandes athlètes sont intervenues pour partager leurs expériences : Corinne Diacre, Alice Modolo, Marion Rousse, Laëtitia Guapo ou tout récemment Laura Flessel.”

 

Marie-Françoise Magignot voit dans la simple action de parler du sport féminin une manière d’en faire la promotion : "Le fait d’en parler contribue déjà à le faire connaître."

 

Mylène Toubani-Bardet, elle, porte un regard ambitieux : "Plus que présidente, je suis surtout une femme de projet et de conviction qui souhaite faire reconnaitre le sport féminin avec force et détermination. Les joueuses, les staffs et les bénévoles investis avec passion, le méritent tellement.”

 

Attirer plus de filles vers le sport : un défi collectif

Pour Marie-Françoise Magignot, la clé réside dans la proximité avec les jeunes : "Aller à leur rencontre dans les collèges et lycées, leur permettre d’échanger avec des joueuses, c’est essentiel."

 

Céline Pegas insiste sur l’importance des modèles et des victoires : 

"Les victoires des équipes féminines, les modèles inspirants, mais surtout la médiatisation renforcée sont des leviers puissants. Voir des femmes réussir dans le sport peut inspirer les jeunes filles à s'engager elles-mêmes mais le principal levier est la communication et cela passe par la médiatisation renforcée !”

 

Mylène Toubani-Bardet partage cette vision, en soulignant l’importance de représenter toutes les figures du sport féminin : "Raconter la vie de sportives, mettre en lumière des arbitres, des entraîneurs, des présidentes… C’est ce qui peut donner envie aux jeunes filles de pratiquer. Nous avons les mêmes envies, droits et compétences que les hommes : pourquoi certains pourraient en vivre et pas nous ? Les générations futures veulent bouleverser ces "clichés"."

 

Une médiatisation en progrès, mais encore insuffisante

Les trois dirigeantes constatent une évolution positive dans la médiatisation du sport féminin, mais appellent à aller plus loin. 

"C’est une bonne chose, mais il faut continuer et se développer. Les diffusions doivent être de qualité pour captiver le public et valoriser les joueuses," explique Marie-Françoise Magignot.

 

Céline Pegas ajoute : "La médiatisation est cruciale pour attirer des sponsors et des spectateurs. Il reste encore beaucoup à faire pour atteindre une couverture équitable."

 

Pour Mylène Toubani-Bardet, le défi est encore de taille : "Actuellement, le sport féminin représente 20 % des médias soit le double en une décennie. Mais, ce chiffre est encore insuffisant pour exister et s'installer pleinement dans le paysage médiatique et raconter l'histoire du sport féminin avec ses clubs, ses joueuses qui marquent leur époque ou leur territoire.”

 

Les Jeux Olympiques 2024 : une impulsion à consolider

Pour Céline Pegas, les JO 2024 ont joué un rôle moteur : "Les JO sont une vitrine exceptionnelle. Ils incitent les jeunes filles à se projeter et à croire en leurs rêves."

 

Mylène Toubani-Bardet, bien que positive, souligne une certaine frustration : "Pourquoi seulement 20 % de médiatisation alors que 50 % des athlètes étaient des femmes ? Les JO ne doivent pas être une fin en soi, mais un tremplin pour raconter toutes les histoires du sport féminin."

 

Marie-Françoise Magignot partage cette ambition : "Certains sports ont bénéficié de l’élan des JO, mais il faut continuer à construire sur cette dynamique."

Un avenir prometteur pour le sport féminin

Marie-Françoise Magignot appelle à une professionnalisation mesurée : "Certains sports se professionnalisent, mais il faut veiller à intégrer le projet de vie professionnelle des joueuses. Les budgets augmentent mais il ne faut pas les sacrifier au profit des garçons quand il y a des choix à faire. Le sport féminin ne doit pas être une donnée variable d’un budget mais avoir une part définie et non ajustable."

Céline Pegas se montre optimiste : "Il faudra encore quelques années mais je suis optimiste. Entre les mentalités qui évoluent, la montée en puissance des athlètes féminines mais aussi du nombre de femmes qui s’impliquent dans le sport, ceci en plus du soutien croissant des médias, je pense que le sport féminin a un bel avenir.”

 

Mylène Toubani-Bardet, quant à elle, prône une accélération : "J'espère que l'évolution va continuer voire même s’accélérer. Il est important que les médias consacrent systématiquement un temps dédié au sport féminin pour parler des ambassadrices, des évènements, des rencontres ... Les partenaires privés doivent investir davantage car l’avenir du sport sera au féminin. Construisons ensemble un sport féminin plus serein, fort et médiatique."

 

Le message des dirigeantes aux fans de sport

Marie-Françoise Magignot invite à s’engager : "S’engager dans un club, c’est vivre des émotions uniques, créer du lien social et être accompagnée dans son projet de vie."

 

Céline Pegas remercie les supporters : "Merci de soutenir le sport féminin. Continuez, et incitez votre entourage à faire de même car la présence nombreuse lors des compétitions, les encouragements en bord de terrain mais aussi leur soutien sur les réseaux ou dans la vie quotidienne des athlètes, sont primordiaux pour faire avancer le sport féminin.”

 

Enfin, Mylène Toubani-Bardet conclut : "Fans de sport, venez découvrir, accompagner, vibrer avec nos sportives et leurs staffs. Derrière chaque rencontre, un moment fort en émotions garanties ! Elles ont plus que jamais besoin de vous !”

©2020 par Sport Féminin & Co.

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